• Un salon vert ?

    Un salon vert ?! ?! ?!

    Cette année, le salon de l'auto de Genève s'est autoproclamé "vert". Vert... ça a de quoi surprendre plus d'un ou à l'opposé de donner bonne conscience aux automobilistes les plus férus!
    Quelques petites réflexions autour d'un salon qui se cache derrière une couleur d'actualité pour mieux vendre.


    Chaque année, en été, les dépassements de valeurs limites d'ozone dans nos villes reviennent avec une ponctualité déconcertante.
    En hiver, les pics de pollution aux particules fines n'émeuvent plus l'opinion publique, tellement ils sont devenus fréquents.
    A chacun de ces dépassements des normes journalières, les autorités conseillent aux habitants d'éviter de passer du temps dans les rue, de faire du jogging ou du vélo et de garder les enfants à l'abri de cette atmosphère nocive.

    C'est dans cette grande nuée chargée de particules fines que Genève célèbre son 77e salon de l'auto, un salon qui, cette année, se dit vert : de nombreux fidèles viendront des quatre coins de la Suisse et de l'étranger dans leur carrosse, crachant CO2 et autres particules, pour se prosterner devant le Dieu-voiture, pour en vanter son sublime et son omnipotence.

    Après 77 éditions d'une même farce aux illusions, on en est là : le Dieu-voiture a galvanisé de nouveaux adorateurs, les lobbies auto sont là pour convertir toujours plus (et à tout prix) de
    « laïcs du motorisé ».
    Et surtout qu'on ne parle pas de ces hérésies de réchauffement planétaire, de problèmes environnementaux ou de pollution !!!
    Les savants fous et autres « bienfaiteurs » de l'auto sont là pour démontrer qu'il ne s'agit là que de légendes inventées par les sectes environnementales afin de fragiliser le Dieu-voiture.

    Bien sûr, suite aux pressions de plus en plus fréquentes, d'abord des milieux écologistes puis des milieux économiques, le salon et les constructeurs se devaient de réagir.
    Un salon de l'auto vert : quel merveilleux oxymore !
    Une voiture propre, qui, comme sur les affiches publicitaires disséminées partout en ville de Genève, crache des fleurs.
    Un salon qui se veut propre mais qui paradoxalement n'a jamais exposé autant de gros 4x4.
    On l'aura vite compris, un salon qui se dit vert pour se racheter une conscience, pour mieux vendre et pour démontrer que le Dieu-voiture est une divinité qui sait s'adapter, en apparence du moins, à l'actualité.

    Le 77e salon de l'auto connaîtra certainement, comme chaque année, de nouveaux records : celui du nombre de visiteurs, celui de 4x4 vendus, celui du plus gros chiffre d'affaire engendré, celui d'argent dépensé pour présenter le Dieu-voiture sous son plus beau jour.

    Parallèlement, la rue connaît quotidiennement de nouveaux records : pollution, particules fines, nombre de véhicules dans les rues (augmentation de 40% dans les dix prochaines années), encombrement des villes (à Genève, les voitures en stationnement occupent 2'174'870 m2 pour un taux d'immobilité de 97.8% du temps), nombre de 4x4 en ville (plus de 6% des ventes), accidents mortels de la route, réchauffement planétaire, saturation des routes et congestion des villes, etc.

    Les constructeurs automobiles auront beau développer des véhicules qu'ils autoproclament propres, ils ne feront que contourner le problème : inventeront-ils aussi des voitures anti-bouchons, d'autres qui n'occupent pas de place de stationnement, qui ne tuent pas ou encore qui ne transforment pas nos rues en champs de guerre ?

    J'invite donc sincèrement les médias et l'opinion publique à se pencher sur ces questions et à reconsidérer, de manière un petit peu plus objective, ce salon qui semble faire la joie de presque tous.
    Loin de désirer un déicide ou de vouloir rayer le Dieu-voiture de la surface de la planète, je pense qu'il serait temps que nous repensions notre mobilité, aussi bien de manière individuelle que collective et remplacions aussi souvent qu'il se peut les déplacements motorisés par des déplacements en respect avec l'environnement, avec nos villes et nos corps.
    En attendant, merci au salon de l'auto, aux lobbies automobiles et autres dogmatiques de faire preuve de toutes ces débauches d'énergies afin de conserver l'innocence, la virginité et la pureté du Dieu-voiture, un Dieu juste, bon, propre, vert et à portée de tout le monde.

    SOURCE: Rouelibre.org lien

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